(Dé)former les acteurs pour la transition pour mieux les « encapaciter »

20 octobre 2024

Extrait d’un article du hors-série Horizons Publics, publié en juillet 2024.

Mais qu’est-ce que « capaciter » ?

Le mot peut sembler abscons mais les possibilités qu’il recouvre sont bien concrètes et ouvrent des voies d’action et de transformation. Il s’agit d’une véritable dynamique proposée aux auditeurs, une construction qui s’articule à différentes échelles (psychique-sociale-collective-organisationnelle-institutionnelle…) et qui va permettre d’influencer tant son monde intérieur que le monde extérieur. Cette dynamique capacitaire se présente comme un socle d’interactions transformatrices et se décline autour de quatre dimensions.

Être capable de dire est la première de ces dimensions : « Je peux dire » permet de « faire des choses avec des mots » et suppose aussi la possibilité d’être entendu(e). S’ensuit la capacité à agir : « Je peux agir » ne se réduit pas à la seule action de faire, mais traduit la « capacité de faire arriver des événements » qui peuvent influencer, transformer son environnement physique et social. Une troisième capacité est liée au récit : « Je peux raconter » permet de s’identifier soi-même par une histoire, à une histoire. Elle suppose de « pouvoir transformer ce qui nous est arrivé en quelque chose que nous pouvons reprendre à notre compte ».

L’existence de ces trois capacités n’aurait aucun pouvoir transformateur, tant individuel que collectif, si elle ne s’articulait pas à une quatrième capacité, qu’est l’imputabilité. Pouvoir dire, pouvoir agir et pouvoir raconter permettent en effet d’être en capacité d’imputer les actes sur son propre compte et d’en porter les conséquences. A l’échelle individuelle comme à celle du collectif, pouvoir s’attribuer « c’est nous qui l’avons fait » permet d’entrer en responsabilité.

Il s’agit tout autant pour les auditeurs d’entrer, pour eux-mêmes, dans cette dynamique, c’est-à-dire d’être en capacité de dire, d’agir, de raconter et d’imputer, que d’en rendre capables les autres acteurs de leur écosystème.

Cette grille de lecture, apparemment simple, touche à l’intérieur pour agir aussi à l’extérieur. La visée, plus transformative qu’un simple « équipement », passe par le fait de pouvoir faire l’expérience intérieure de ces éclairages, d’être « touché(e) » par les focales nouvelles qu’elles ouvrent pour soi, dans sa pratique, dans sa façon d’être un acteur de la transition. Une telle expérience ne pourrait donc se faire sans la possibilité de vivre la résonance dans l’espace même de la formation. La résonance désigne un double mouvement, celui de pouvoir s’ouvrir au monde et se laisser affecter par lui, complété d’un autre mouvement, celui de pouvoir y agir, de l’influencer et d’y reconnaître son activité.

Christine Audoux, sociologue intervenante, co-fondatrice de CEDRIA (Collectif des entreprises et des dirigeants résilients, inspirés et agissants) et membre du Comité prospectif du Collège TES

Christine Audoux est l’un.e des intervenant.es du parcours de (dé)formation. Elle intervient notamment aux côtés de Jean-François Caron, ancien maire de Loos-en-Gohelle et de la Fabrique des transitions et d’Alain Ridard, citoyen engagé et ancien président de l’association EPV, pionnière de l’éolien citoyen en France.

Lors de la session 5  intitulée « Le pouvoir de donner envie, de réparer la terre ou de continuer à détruire ? », les auditeurs sont invités à explorer les nouvelles formes de leadership susceptibles de donner envie de faire ensemble, de développer en nous les capacités de sollicitude et d’altruisme, de construire un monde meilleur ? Forger ensemble une volonté et un chemin. Reste à choisir le bon !

Pour en savoir plus sur le parcours de (dé)formation et candidater, contactez Emilie : emilie.launay@imt-atlantique.fr