Le programme
d’action–recherche

Définir, proposer et mettre en œuvre des expérimentations pour développer des innovations territoriales dans le domaine des transitions écologiques et sociétales en Pays de la Loire.

Depuis 2015, l’ambition de la démarche d’action-recherche Transitions Écologiques & Sociétales (TES) est de construire avec les acteurs des transitions en région Pays de la Loire une vision collective et partagée pour accélérer les transitions sur les territoires. La finalité opérationnelle du programme TES est de favoriser et d’accompagner l’émergence et le développement de démarches et de projets pilotes, portés par des collectifs (élus et agents d’intercommunalités, communes, entreprises, associations, citoyens). La démarche avance sur quatre grands objectifs opérationnels s’articulant principalement autour de : repérer, capitaliser/explorer, expérimenter, valoriser et diffuser.

Les trois
hypothèses

La démarche s’appuie sur trois hypothèses clés qui ont été formulées dans le cadre de TES II.

• Pour faire évoluer les modes de vie, il nous faut agir de façon systémique…
• … ce qui n’est possible que grâce à la mise en coopération des acteurs (collectivités, entreprises, associations, citoyens…).
• L’échelle des territoires semble pertinente pour engager ces coopérations et lancer des démarches structurantes.

Ces trois hypothèses ont émergé à partir de démarches systémiques et coopératives engagées sur quatre territoires partenaires :
• la communauté de communes d’Erdre & Gesvres
• la communauté de communes du Pays de Pouzauges
• la commune de l’Île d’Yeu
• Redon Agglomération

Ces accompagnements ont permis de caractériser la notion de modes de vie, de s’approprier les cadres d’analyse associés à cette notion et à identifier des pistes pour l’opérationnaliser.

LES MODES DE VIE

Agir sur nos modes de production et de consommation, avec l’énergie comme dénominateur commun.

Pour accélérer les démarches de transitions sur les territoires, il faut développer une approche systémique qui influe profondément sur nos modes de vie. Cette approche doit mobiliser l’ensemble des acteurs (collectivités et État, habitants et associations, salariés et entreprises) pour développer des systèmes (plus) résilients sur nos territoires. Elles concernent des domaines très concrets de la vie quotidienne : l’habitat, nos modes de déplacement, la préservation des sols et de la biodiversité, notre alimentation, notre consommation de produits importés, etc.
Ces changements constituent une opportunité et doivent s’accompagner d’une reconversion massive des emplois sur les territoires. Bien entendu, ces démarches de transitions doivent concilier les incertitudes liées au changement et la nécessité d’accompagner les acteurs (c’est-à-dire partir de là où ils en sont). Cela suppose d’être à l’écoute des aspirations croisées (et souvent contraires) au confort individuel et à la préservation de ce qui nous est commun.

Ainsi, se saisir des enjeux de transitions implique de prendre en compte les enjeux de reconnaissance et de justice sociale en même temps que ceux de sobriété énergétique. Concrètement, le programme TES a caractérisé cette notion de modes de vie et a élaboré un outil pédagogique, la roue des modes de vie pour l’opérationnaliser. Ce travail a été capitalisé à travers la rédaction de différents supports de communication (Flash TES, vidéos) et la mise en place de deux modules de formation Mode de vie avec le CNAM Pays de la Loire : un premier de sensibilisation sur ½ journée et un deuxième d’appropriation sur 2 jours.

LA COOPÉRATION

Pour faire évoluer nos modes de vie, il nous faut (ré)apprendre à coopérer.

Dans la conduite de stratégies et de projets de transition, il importe de donner toute sa place aux apprentissages nécessaires pour consolider ces situations de coopération. Le programme TES s’attache à ouvrir des espaces d’expérimentations pour lancer des dynamiques larges et inclusives avec les acteurs sur les territoires. Il s’agit de tester « ensemble » de nouvelles pratiques et outils coopératifs, puis de capitaliser ces expériences du « faire ensemble » et en dégager des invariants dans une perspective de normalisation et de déploiement.
Concrètement, le Programme partenarial Transition Énergétique & Sociétale (TES) a interrogé différents projets collectifs en Pays de la Loire, portés par des collectifs d’agriculteurs, de chefs d’entreprises ou d’acteurs associatifs. En croisant ces expériences avec différentes sources académiques, trois composantes-clés des situations de coopération sont distinguées :


En résumé, la logique première de négociation entre intérêts particuliers s’enrichit progressivement de l’interconnaissance qui se consolide au gré des rencontres, de la confiance et donc aussi du sens commun. De même, la production d’un sens partagé pousse les acteurs à réactualiser leur projet de départ en lui donnant une légitimité nouvelle. En s’autorisant progressivement à assumer leurs différences, les personnes impliquées dans ce processus de coopération recomposent et approfondissent un commun partagé. La coopération se révèle être alors une source d’apprentissages individuels et collectifs.

L’ÉCHELLE TERRITORIALE

L’échelle territoriale est pertinente pour développer des coopérations… pour faire évoluer nos modes de vie.

Dès son lancement, le programme TES a développé des premiers démonstrateurs pour donner à voir qu’il est possible de faire évoluer les pratiques des habitants et de créer une dynamique d’innovations. À ce titre, ces démonstrateurs ont révélé que les échelles communales et intercommunales semblent pertinentes pour engager des stratégies innovantes de transition sur les territoires. Cet échelon administratif mobilise nécessairement plusieurs échelles d’actions, du local au régional. Le rôle des intercommunalités est aussi de mettre en œuvre des politiques publiques et des stratégies de transitions communes : énergie-climat (PCAET), politiques alimentaires territoriales (PAT), politiques agricoles locales, actions en faveur de la biodiversité ou encore les actions d’écologie industrielle territoriale (EIT), plans locaux d’urbanisme (PLUi).
L’échelle territoriale peut être un espace propice aux démarches pilotes pour articuler des pratiques et des initiatives nouvelles issues de la société civile, à des aménagements et des politiques structurantes portés par les acteurs publics. Par exemple, des collectifs d’acteurs peuvent développer des projets d’énergie citoyenne, des AMAPs, des recycleries, du covoiturage, des tiers-lieux, la gestion partagée des déchets sur une zone d’activités…
Charge à la collectivité de jouer son rôle, très important, pour accompagner ces porteurs de projet et transformer l’essai dans une logique de déploiement à l’échelle de la région. Nous faisons l’hypothèse que plus ces projets pilotes et ces démarches territoriales émergeront, plus le national suivra.

Quelles stratégies
territoriales de transitions ?

LA NOTE SUR LES STRATÉGIES TERRITORIALES DE TRANSITIONS

En 2019, un groupe de partenaires du Programme TES s’est penché sur la question des stratégies territoriales de transitions pour proposer une démarche stratégique locale d’innovation sociale.
Si la coopération est au centre des changements à opérer (avec des enjeux qui relèvent du changement de posture, d’évolution des organisations et du pilotage des projets), le groupe a identifié deux éléments centraux : des principes d’action à partager et des actions structurantes à déployer.

Il s’est appuyé au démarrage sur les expériences de Loos en Gohelle et de Saint-Camille au Québec et les travaux du CRISE sur l’innovation sociale territoriale.

Ces « principes d’action » et ces « actions structurantes » devront être déployés, au sein de processus plus globaux, avant d’envisager des (premiers) effets significatifs.
Ils sont présentés dans le Flash Tes N°5 et la vidéo.

En 2023, le groupe méthode a décidé de travailler à la reformulation de cette note cadre.

UN NOUVEAU CADRE D’ACTION

Alors que le Collège a engagé un projet de déploiement avec le lancement de nouvelles expérimentations sur les territoires des Pays de la Loire, il semblait nécessaire de reformuler notre cadre d’action à la lumière du retour d’expérience des accompagnements lancées depuis 2018 sur les territoires pilotes.

Cette seconde version de la note précise ainsi la visée des démarches de transitions territoriales en identifiant trois objectifs recherchés sur les territoires en termes d’innovations sociales :
Participer activement à l’évolution de nos modes de vie en impliquant les acteurs du territoire pour dessiner des sociétés sobres et résilientes ;
Faire territoire aujourd’hui pour développer des capacités d’actions collectives pour demain ;
Refonder nos communs pour résister et s’adapter aux chocs écologiques et démocratiques présents et à venir.

Les projets
pilotes Modes de vie

Les projets pilotes modes de vie sont l’occasion d’opérationnaliser les préconisations méthodologiques identifiées par le collectif des acteurs. Par exemple, ils visent à :

Participer activement à l’évolution de nos modes de vie en impliquant les acteurs du territoire pour dessiner des sociétés sobres et résilientes : ce sont les projets pilotes « modes de vie » ;
Faire territoire aujourd’hui pour développer des capacités d’actions collectives pour demain : ce sont les projets pilotes de « coopération territoriale ».

En 2023, le Collèges TES accompagne 2 projets pilotes modes de vie : la zone de Montifaut, située sur la communauté de communes du Pays de Pouzauges et un projet expérimental axe Route du Mans porté par la communauté de communes du Val de Sarthe. Ces deux projets pilotes modes de vie s’inscrivent dans de nouveaux projets de territoire adoptés par les conseillers communautaires.

LA ZONE DE MONTIFAUT (CC du Pays de Pouzauges)

UN PROJET EXPÉRIMENTAL AXE ROUTE DU MANS (CC du Val de Sarthe)

Les projets pilotes
de coopération territoriale

Les projets pilotes de coopération territoriale visent à expérimenter de nouvelles manières d’embarquer les acteurs du territoire dans des démarches de transitions. Sur différents territoires, plusieurs projets pilotes ont été identifiés pour travailler sur la coopération territoriale.

LA ZONE D’ACTIVITÉS DE LA LANDE DE SAINT-JEAN

LE HAMEAU DE BOUIX

LA FABRIQUE DE TERRITOIRE

LA DÉMARCHE DE SOUTIEN AUX INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE D’ERDRE ET GESVRES

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